CELUI QUI VAINC et la boucle est bouclée: à l'honneur!

A l’honneur ! Je ne savais pas très bien ce que ça recouvrait pour les Turcs. Surtout quand je voyais, autour de moi, ce qu’ils étaient capables de se faire entre amis. On  est jamais si bien servi en coups de pute que par ses amis, semble-t-il. Abasourdie, sonnée. C’est un peu l’effet qu’a produit sur moi l’épisode MSN. La colère est venue après, mais pas à la hauteur de l’injure. J’ai presque dû me forcer. Une colère molle. Surprenante pour qui me connaît. La déception, la tristesse n’a généralement pas le temps de se faire jour dans ses moments-là. La colère m’emplit. Je ne suis plus que colère. Et ça fait peur.

Là, y’avait pour la première fois comme un hiatus. J’ai commencé à ma demander si j’étais pas, finalement, devenue un caniche. La réalité venait pourtant de se présenter à moi. Yener avait joué un rôle, s’était joué de moi pendant cinq mois. J’ai ruminé, repassé le fil de l’histoire. Je ne voyais pas comment j’avais pu manquer à ce point de discernement. J’avais toujours été convaincue, malgré les sales coups, qu’il avait envers moi une certaine forme de respect, de sincérité… d’amour. Houleux, oui, mais quand même.

Et puis j’ai compris. L’honneur.

Je me suis une fois de plus laissée abusée par l’apparente proximité de nos cultures. Look fashion, sorties, alcool, modernité de la pensée…

Le faux pas. Une proposition indécente de ma part. On est plus ensemble, mais on est libres. J’ai envie. T’en as sûrement envie. Réaction vive, au départ. Mais le lendemain il était chez moi. Et le temps a passé comme avant. Sexe, blagues, musique, discussion…

Mais j’avais oublié l’honneur. Honneur d’homme. Honneur de femme.

Par ma proposition, je l’ai diminué. Rabaissé à l’état d’objet. D’outil, même.

Et moi, je ne suis plus qu’une salope.

J’ai pas percuté ce qu’il y avait sous le sarcasme de « liberal european woman » Y’avait ça.