Atatürk superstar
Atatürk superstar
Je le savais, on m’avait prévenue. La cérémonie hebdomadaire avec levé du drapeau, hymne national et tout et tout, les célébrations de la libération d’Istanbul, de la victoire de machin… L’armée, ici, est la garante de
On est quand même surpris par la quantité de ses portraits dans le hall de l’école. Un mur en est tapissé. Mais il y avait déjà eu, dans la cour, à l’entrée de l’école, sa statue, devant un mur avec une de ses innombrables citations… Il est aussi dans les boutiques, dans les livres… Partout ! Une certaine irritation ne peut pas manquer de percer face à ce culte de la personnalité exponentiellement supérieur à celui de Mao en Chine, voire une franche allergie. Les collègues français l’appellent « le grand Maurice », pour que ça passe discrètement dans la conversation. Parce que, bourrage de crâne oblige, les Turcs – toutes classes confondues - semblent vouer une véritable vénération à ce personnage. Le jeu consiste donc, dans la rue, ou ailleurs, à retrouver ses 10 Atatürk à la minute.
Irritation, donc, au départ, qui s’est progressivement transformée en amusement, et qui vire aujourd’hui à la love story. Parce qu’il assure, le gaillard, avec sa gueule, ses yeux bleus, sa stature imposante. Et puis alors il a posé. Il a adoré ça, on dirait. Une vraie vedette de cinéma. On le voit le regard ténébreux, on le retrouve les yeux perdus dans ses pensées… Il y a Atatürk avec un chapeau de cow-boy, Atatürk dans une école, Atatürk couché sur la neige, Atatürk avec sa toque de fourrure, Atatürk à cheval, Atatürk en noir et blanc, Atatürk colorisé… Il est extraordinaire. Atatürk superstar